Meyko a participé à la 8ème édition du concours de pitch du Mash Up Nantes, en septembre 2016. On aime bien prendre des nouvelles des anciens pitcheurs et de leur projet, on s’est dit qu’il était temps de le faire pour Meyko :-)
Salut Sandrine et Alizée !
On suit vos aventures depuis votre pitch au Mash Up dans la presse suite à vos nombreux prix et on a vu que les derniers tests était en cours et qu’une commercialisation est prévu pour 2018. Super nouvelle ! On voulait donc revenir avec vous sur la genèse du projet, les étapes franchies et les prochaines.
Commençons par le début, peux-tu nous décrire votre produit ? C’est l’heure de passer au pitch à l’écrit :-)
Meyko, c’est un dispositif de rappel de traitement adapté aux enfants atteints d’une maladie chronique comme l’asthme. Via l’application mobile, le parent programme les heures de prises du traitement de fond et Meyko traduit alors cela en terme d’humeur : lorsqu’il est triste, l’enfant sait qu’il est temps de prendre son médicament. Une fois le médicament pris, Meyko retrouve alors sa bonne humeur. L’application mobile associée permet ensuite le suivi du traitement au quotidien et un rapport de suivi à long terme de la prise de traitement peut être directement partagé avec le médecin. C’est un dispositif ludique qui permet de dédramatiser la maladie et améliorer l’adhésion thérapeutique !
Pouvez-vous nous présenter l’équipe ?
Je (Sandrine) suis designer spécialisée en santé et CEO, Alizée qui est ingénieure assure avec agilité son rôle de CTO et mon frère, Frédéric, qui est Docteur en pharmacie, développe nos liens avec les professionnels de santé.
Quel a été vos parcours et comment êtes-vous arrivées à l’entrepreneuriat, à la création de Meyko ? Avec Alizée, on s’est rencontrées lors d’une formation universitaire sur les objets connectés à Nantes. Etant moi-même asthmatique et voyant que la problématique n’était pas du tout adressée en pédiatrie, nous nous sommes lancées le défi de concevoir un produit ou un service pour aider les enfants à prendre leurs médicaments quotidiens. C’est souvent une grande source d’angoisses, de conflits et des défauts de traitements peuvent entraîner de graves complications. Le défi était de taille. Mais c’est aussi hyper-motivant de travailler sur un projet qui peut avoir un réel impact positif dans la quotidien de ces familles.
Quand tu as pitché Meyko Sandrine au Mash Up #8, il y a un an et demi, le projet était à quel stade ? Il me semble que l’on avait pas encore de prototype réaliste, on avait bidouillé toutes les fonctionnalités, donc techniquement l’électronique était là mais ça ne ressemblait pas à grand chose ! De l’autre côté, on avait une maquette échelle 1 qui permettait de visualiser le petit personnage. On travaillait déjà avec les centres hospitaliers et les familles mais la partie industrielle n’était pas encore d’actualité.
Pas mal de chemin parcouru depuis cette date ! Vous étiez au début du projet, pouvez-vous nous expliquer l’histoire de Meyko, les moments de doute, de joie, … ? Je pense que le moment où on a bien cru que tout allait planter c’était quelques semaines avant le CES 2017. On a fabriqué les prototypes nous-même et une dizaine de jours avant l’événement, aucun des protos n’étaient assemblés et/ou fonctionnels. On a passé pas mal de nuits blanches à souder, coller, réparer, tester et retester… On a vraiment cru qu’on allait arriver les mains vides. Finalement, on a tout juste fini à temps : les derniers assemblages ont été fait la veille du salon et tout s’est super bien passé !
Le meilleur moment de l’aventure (et je crois que c’est unanime dans l’équipe), c’est la première fois qu’on a mis Meyko en test dans une famille. Ils étaient tellement enthousiastes, tout devenait tellement concret ! C’était génial de voir enfin le fruit de notre travail. Mais le plus marquant reste l’accueil des familles et des enfants. Tant de parents nous ont fait confiance très vite et nous ont ouvert un peu de leur quotidien, ça nous a beaucoup touché.
Ce type de produit ne se fait pas en un jour, il nécessite de nombreux tests, valider les usages avec les utilisateurs, pour commercialiser un produit qui réponde vraiment aux besoins. Comment avez-vous fait ?
C’est notre coeur de métier ! On est spécialisé dans la conception centrée utilisateur, avec une bonne expérience de la santé. Le coeur de notre travail consiste donc à observer et comprendre les enfants, les familles et les médecins pour concevoir un produit au plus près des besoins de chacun. On a eu la chance d’être rapidement soutenu par Necker et le CHU de Nantes, et lorsqu’on a fait une annonce pour des tests dans la région, on a presque une centaine d’appels de parents dans le mois suivant. On a également intégré des associations de patients et de professionnels et épluché toute la littérature concernant le comportement de l’enfant, ses angoisses, ses motivations. C’est vraiment ce regard croisé entre rencontre avec les utilisateurs, avis des professionnels de santé et littérature scientifique qui nous permet de travailler.
Et maintenant c’est quoi la prochaine étape ?
La commercialisation dans quelques mois !
Une anecdote pour les futurs entrepreneurs ?
J’entends souvent parler autour de moi d’une certaine volonté d’entreprendre mais de ne pas s’en sentir capable. Les personnes se sentent parfois dépassées par l’ampleur du travail à réaliser et doutent de leur capacité à réussir … mais je pense qu’avec de la passion et une organisation irréprochable, tous les projets peuvent être à notre portée !
Pour terminer : une citation ? un mantra ? une philosophie ?
Oser !
Merci Sandrine pour cette itw !